Qu'est-ce qu'un indice ?

La plupart des indices se basent traditionnellement sur la capitalisation boursière. Le CAC40, le S&P 500 ou le MSCI World en sont des exemples. Conformément à l'hypothèse courante de l'efficience du marché, on part du principe qu' un cours, le prix du marché, contient déjà toutes les informations pertinentes pour le marché. Les actions qui conviennent en raison de leur taille et de leur liquidité sont incluses dans ces indices.

L'avantage de cette approche par capitalisation boursière pour les ETF est qu'il est relativement facile de reproduire l'indice, car il est plus avantageux de négocier les actions liquides des grandes entreprises qui représentent une part plus importante dans l'indice.

Mais cela comporte aussi certains risques : En effet, la pondération en fonction de la capitalisation boursière fait que les titres qui ont bien marché et qui ont une valeur boursière élevée ont tendance à être surpondérés et donc à dominer. Cela rend les bulles plus vulnérables en cas d'exagération du marché. Ces surpondérations expliquent pourquoi le MSCI World, qui ne contient de toute façon que des actions de 23 pays industrialisés, est composé à plus de 67% d'actions américaines, alors qu'il devrait, selon son nom, représenter des actions du monde entier.

Le "problème de surpondération" de la capitalisation boursière tente d'être contré par des indices à pondération égale. Les exemples sont l'indice américain Value Line Composite ou l'EOE Dutch Stock Index. Chaque action y est prise en compte avec le même poids. L'évolution du cours de chaque titre est prise en compte dans le calcul dans la même mesure. La composition initiale est rétablie à chaque fois grâce à un rééquilibrage régulier.

Les titres peu représentés sont pondérés plus fortement, les titres largement représentés moins fortement. L'image est ainsi plus équilibrée, ce qui devrait réduire le risque de formation de bulles. Mais si les grands et les petits titres sont pondérés de manière identique dans un portefeuille, le risque augmente, car les petites valeurs ont tendance à fluctuer davantage et les valeurs liquides sont traitées de la même manière que les valeurs moins liquides. Ainsi, cette gestion de l'indice entraîne plus d'efforts et de coûts. Cela se répercute également sur l'ETF, car il doit acheter et vendre les titres sous-jacents un nombre proportionnel de fois.

Les "blue chips" ou valeurs standard désignent les actions à fort chiffre d'affaires des grandes entreprises, sur l'évolution des cours desquelles se basent les principaux indices. Elles se caractérisent par un volume de transactions élevé et un engagement plus important des investisseurs institutionnels. Les fluctuations des cours sont généralement moins importantes, surtout entre les cours successifs au cours de la négociation. Les blue chips de la bourse française sont par exemple Total Energies, L'Oréal, Sanofi, Airbus ou encore AXA.

Les indices Blue Chips sélectionnent les entreprises les plus grandes, les plus importantes en termes de chiffre d'affaires et les plus liquides, en fonction de leur priorité. Ils se distinguent donc généralement par leur grande liquidité et la cohérence de leurs règles. De plus, une limite de 10% de l'évolution des cours freine le risque d'une surpondération insidieuse.

Comme les indices pondérés par la capitalisation boursière sont parfois soupçonnés de générer une plus grande volatilité en période de boom ou de bust, les indices alternatifs adoptent une autre approche et se basent sur les données fondamentales. Ce n'est pas la valeur boursière qui est déterminante, mais les valeurs fondamentales des entreprises : chiffre d'affaires, cash-flow, rendement des dividendes et rapport cours/valeur comptable. Ces chiffres sont extraits chaque année des bilans des entreprises et intégrés dans l'analyse de l'indice avec une pondération égale.

Cela permet d'éviter les effets de tendance, où les actions fortement évaluées deviennent de plus en plus attrayantes et finissent par avoir un poids beaucoup trop important, tandis que les entreprises plus petites, mais fondamentalement prometteuses et ayant un potentiel de cours, restent sous-évaluées. Les exemples sont le FTSE-RAFI US 100 ou le FTSE-RAFI Europe.

Les indices qui tentent de refléter des stratégies ou des préférences concrètes ont également recours à des données et des informations additives. Il s'agit par exemple des indices conformes à la charia, dont les entreprises incluses dans l'indice respectent les règles religieuses de l'Islam, ou des indices de dividendes populaires, qui sélectionnent et pondèrent les entreprises en fonction de leur rendement en dividendes.

Standard & Poors (S&P) propose en outre toute une série d'indices dits thématiques, qui visent à assurer une représentation du marché, généralement globale, des thèmes suivants : infrastructure, énergie (Clean Energy), eau (Green Investing), matières premières agricoles (Natural Resources), efficacité en matière de CO2 ou même innovation. Cependant, les deux derniers indices thématiques sont également composés par des critères de sélection partiellement subjectifs avec des caractéristiques qualitatives.

Parmi les indices thématiques les plus connus, on trouve en revanche FTSE-EPRA/NAREIT : derrière ce terme encombrant se cachent les indices mondiaux et régionaux sur les entreprises qui génèrent plus de 75% de leur bénéfice avant impôts grâce à des opérations immobilières. Le fournisseur d'indices FTSE détermine une multitude d'indices immobiliers/REITs à l'aide de critères de filtrage mathématiques clairs et en utilisant les rapports d'activité en complément. Ceux-ci permettent d'obtenir une image représentative du marché de la chaîne de valeur immobilière, qui se caractérise thématiquement par des valeurs de substance (immobilier), des distributions de dividendes élevées (revenus locatifs) et, dans de nombreux pays, des avantages fiscaux pour les entreprises concernées.